Actualités Pour vous +servir Aides aux collégiens
Aides aux collégiens

Aides aux collégiens

160e anniversaire de Maurice Leblanc, le père d'Arsène Lupin

Publié : Il y a 7 jours
En 2022, le Département rendait hommage à Maurice Leblanc, en réimprimant et offrant 64 000 exemplaires du célèbre roman L’Aiguille creuse à tous les collégiens de la Seine-Maritime.
En 2022, le Département rendait hommage à Maurice Leblanc, en réimprimant et offrant 64 000 exemplaires du célèbre roman L’Aiguille creuse à tous les collégiens de la Seine-Maritime. ©Julien Paquin
Il y a exactement 160 ans ce jour, naissait le père du célèbre gentleman cambrioleur. Surnommé le « Conan Doyle français », il a donné jour à plus de 90 romans, nouvelles et pièces de théâtre, dont 61 ouvrages consacrés à Arsène Lupin. Lue dans le monde entier, adaptée en films et en séries, l'oeuvre de Maurice Leblanc est également une ode à sa région natale.
 
Le 11 décembre 1964, Maurice Leblanc, de son nom complet Marie Émile Maurice Leblanc, nait à Rouen, au 2 rue de Fontenelle. Fils d’un négociant en bois et charbon et armateur, il grandit rue de l’Impératrice (aujourd’hui rue Jeanne-d’Arc), puis rue du Baillage, qui donne sur l’actuel square Verdrel. Chaque été, il passe ses vacances dans la maison de son oncle, le manoir de Courtil à Jumièges (actuel office de tourisme), où il découvre l’abbaye et son vaste parc. Adulte, il restera fasciné par les ruines majestueuses. Il les utilisera comme décor pour des aventures de son héros littéraire, et il signera même quelques-uns de ses premiers contes du pseudonyme de « l’abbé de Jumièges ».
 
Adolescent, il fait ses études au lycée Corneille. Très tôt, il fréquente deux grands écrivains, amoureux également du territoire : Gustave Flaubert et Guy de Maupassant. Il fait de nombreuses visites dans le pavillon de Croisset, à Canteleu, pour écouter les histoires de l’auteur de Madame Bovary. Ces rencontres font naitre chez lui l’ambition d’écrire. En 1888, refusant d’épouser la carrière d’industriel que lui destine son père, il part pour Paris où il devient journaliste puis écrivain. Il publie des nouvelles et quelques romans tels que Une femme en 1893.
 

Le héros d’une vie

En 1905, Pierre Laffitte, éditeur du magazine Je sais tout, lui demande de composer une nouvelle policière avec un Sherlock Holmes à la française. L’illustre détective anglais combat le crime auprès de Scotland Yard, ce héros français sera un voleur insaisissable et un séducteur. Ainsi nait le gentleman cambrioleur dans une courte nouvelle, L’Arrestation d’Arsène Lupin. Ses péripéties remportent immédiatement un succès fulgurant, en France comme à l’international. Ce personnage ne le quittera plus, à son grand regret d’ailleurs… Maurice Leblanc nourrissait en effet le rêve de devenir un homme de lettres écrivant de grands romans psychologiques, reconnu par ceux qu’il admirait, et non un auteur de récits populaires. Dès 1908 cependant, Arsène Lupin est adapté en pièce de théâtre. Celle-ci fera le tour de toute la France. C’est un véritable triomphe. Le personnage devient si populaire qu’il entre peu à peu dans l’imaginaire collectif. En 1911, lorsque la Joconde est dérobée au musée du Louvre, certains journalistes interrogent Maurice Leblanc pour savoir si ce ne serait pas un coup d’éclat d’Arsène Lupin.
 

Un amoureux de la Seine-Maritime

Pour écrire ses œuvres, Maurice Leblanc reprend très vite attache avec la Seine-Maritime et sa Normandie natale. Pendant sa jeunesse, il aimait sillonner les routes aux alentours de Rouen sur son vélo. En 1898, il écrit Voici des ailes, un court roman, hymne à la bicyclette, dans lequel il emmène les lecteurs dans un voyage à travers les boucles de la Seine et le littoral. Avec sa famille, il séjourne régulièrement à l’abbaye Saint-Wandrille, à Étretat ou au château de Tancarville. En 1918, il acquiert la maison dite « Le Sphinx » à Étretat. Il la rebaptise « le Clos Lupin » et  s’y rend chaque été. Là, il écrira 19 romans et 39 nouvelles. Dans ses écrits, Maurice Leblanc fait de la Seine-Maritime un des personnages majeurs des intrigues d’Arsène Lupin. Au fil des aventures de ce dernier, surgissent les falaises d’Étretat, le port du Havre, le château d’Ambrumesnil, Veules-les-Roses, Yainville, l’abbaye de Jumièges, celle de Saint-Wandrille, Tancarville, Rouen... Ses récits constituent des carnets de route hors du commun. Mêlant habilement réalité et fiction, Maurice Leblanc exploite les lieux, l’histoire et les légendes normandes et parvient même à semer le doute chez ses lecteurs. Il invente de nombreux mystères tels que les souterrains de l’abbaye de Jumièges, l’aiguille creuse d’Étretat et les lettres D et F qu’il fait graver dans la chambre des demoiselles. Si bien qu’aujourd’hui encore, de nombreux passionnés, que l’on appelle parfois « lupinologues », tentent de suivre et de déchiffrer les indices laissés par Maurice Leblanc et son personnage.
 
Différents sites en Seine-Maritime permettent de découvrir cette empreinte laissée par l’auteur, décédé d’une pneumonie en 1941. Sa maison d’Étretat notamment, le Clos Lupin, est aujourd’hui un musée qui invite à s’immerger dans l’univers de son héros. Chaque année, elle accueille près de 25 000 visiteurs. Des visites, des parcours et même des escape games sont également proposés dans le département, à Rouen, à Tancarville, à Fécamp, à travers le pays de Caux et les boucles de la Seine comme le parcours à vélo « De Leblanc à Lupin ».