Au coeur de la tourbière d’Heurteauville, dans les prairies humides des bords de Seine, un nid géant est en train de voir le jour. Une oeuvre de land art, baptisée Tous U-nid évoquera la biodiversité menacée. Et le public est invité à participer à son élaboration.
 
C’est un havre de paix, tissé de silence et de chants d’oiseaux, dominé par un vaste plan d’eau, entre Seine et falaises. Espace Naturel Sensible géré depuis 2005 par le Département, la tourbière d’Heurteauville subjugue immanquablement tout promeneur qui a le goût de s’y aventurer.  Régis Poisson et Sophie Prestigiacomo, deux artistes venus de Bretagne et habitués à travailler dans les espaces naturels, ont eu eux aussi le coup de coeur pour ce lieu sauvage et hors du temps. Lauréats de l’appel à projet lancé par le Département pour installer au cœur de la tourbière une œuvre de land art, ils ont imaginé un nid géant échoué tel une arche de Noé recueillant toute une faune et flore locales en perdition. Son ambition : amener une réflexion et faire prendre conscience de l’état du monde vivant au plus près de nous.



Mais l’intérêt du projet réside surtout dans le fait qu’il prévoit d’associer étroitement le public tout au long de la construction de l’œuvre. D’ores et déjà, les visiteurs peuvent ainsi participer « directement à la confection du nid, à partir de branchages, ou en réalisant des petites figures en terre représentant au choix l’une des espèces menacées de la tourbière » explique Régis Poisson. Des espèces souvent peu visibles et pour beaucoup communes comme les hérissons, libellules ou des petits amphibiens, sur lesquelles les artistes souhaitent attirer l’attention.
Pour apporter sa petite pierre à l’édifice – le nid mesurera pas moins de 6 mètres de diamètre sur 2 mètres de hauteur – il suffit donc de s’inscrire en ligne en suivant ce lien à l’un des ateliers programmés jusqu’au 19 juillet.  Leur durée est de deux heures et ce moment de création collective sera bien sûr prétexte à profiter de la magie du lieu.
Une fois achevée, Tous U-nid sera ensuite accessible aux visiteurs de la tourbière et est prévue pour durer au minimum 5 ans. Pour la suite, ce sera à la nature d’en décider.