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Les petites villes dessinent leur futur

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©Mathieu Deshayes
Lundi 10 octobre, l’Hôtel du Département affichait son soutien aux collectivités de la Seine-Maritime en accueillant le forum Petites villes de demain. De nombreux maires ont assisté à cette journée de travail dédiée à la revitalisation des centres-bourgs.
 
« C’est un grand plaisir de vous accueillir ici pour ce forum, au sein du siège du Département qui est la collectivité des solidarités territoriales », a déclaré Bertrand Bellanger. « Être maire, c’est penser la construction de la ville. Je sais le degré d’engagement que nécessite cette tâche. Si certaines communes gardent ou accroissent leur attractivité, d’autres ont besoin d’un nouveau souffle. Lorsqu’un cœur de ville se porte bien, c’est tout un bassin de vie qui se porte mieux, y compris la ruralité alentour. Mais infléchir la réalité prend du temps et nécessite l’implication de tous les acteurs. Les centres-bourgs méritent une grande attention car ils sont des lieux de rencontres et de services, où l’on peut lutter contre l’isolement et apporter des réponses de proximité aux habitants. Le Département accompagne les territoires au quotidien, aux côtés de l’État, et les politiques publiques peuvent véritablement changer la vie des concitoyens. »


 
Le Président a ensuite passé le micro à Christophe Bouillon, président de l’Association des Petites Villes de France, maire de Barentin et président de la Communauté de Communes Caux-Austreberthe. Ce grand témoin a présenté le programme Petites villes de demain (PVD). Lancé le 1er octobre 2020 et piloté par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), ce dispositif renforce les moyens des élus de villes de moins de 20 000 habitants en vue de bâtir et concrétiser leurs projets. « Le programme PVD trouve une partie de ses origines en Seine-Maritime. Depuis la présidence de Charles Revet, le Département s’est beaucoup intéressé à la question des centres-bourgs suite à un constat dont les maires sont les premiers observateurs. Dans certains secteurs, des services disparaissent, des boutiques baissent leur rideau et des problématiques de logement naissent », a insisté Christophe Bouillon.


 
« Quatre-vingts % des concitoyens souhaitent habiter une ville à taille humaine », a précisé Rollon Mouchel-Blaisot, préfet, directeur du programme national Action cœur de ville, chargé du pilotage interministériel des opérations de revitalisation des territoires à l’ANCT. Cet expert a animé une séance plénière traitant des enjeux autour de la revitalisation des centres-bourgs, entre transitions et préservation d’identité. « Il s’agit de reconcevoir la ville sur la ville en arrêtant l’étalement urbain au détriment des espaces naturels, agricoles et forestiers, en remettant les activités et services au cœur des communes et en régulant mieux les zones commerciales périphériques. »



Deux agents du Département ont détaillé le rôle important de la collectivité afin de lutter contre la fracture territoriale et contribuer aux projets de revitalisation des villes. François Bellouard, directeur général adjoint aménagement et mobilité, et Marie-Carole Ben-Rais, directrice de la cohésion des territoires, ont notamment indiqué que la politique départementale d’aide aux communes comprend une trentaine de dispositifs. En 2021, une année où les demandes ont été très fortes, 1042 subventions individualisées ont été accordées à 507 communes et groupements bénéficiaires, pour un montant total de 26,7 millions d’euros. L’année 2022 suit pour l’heure la même tendance. Ils ont rappelé que le taux de participation pour certains dossiers étaient passés de 25 à 30 % pour soutenir la relance et l’investissement local, un effort financier exceptionnel accompagné de la simplification des démarches. Au 1er janvier 2023, une plateforme unique sera mise en place par le Département pour améliorer son rôle de conseil et d’accompagnement.
 
Une autre plateforme numérique a d’ailleurs été inaugurée virtuellement lors de cette même journée. Pensé avec l’aide des partenaires locaux, un site internet dédié aux thématiques de la biodiversité, de l’énergie et de l’eau a été développé par le Département dans le cadre de l’accompagnement technique qu’il apporte. Ce site rend accessible l’expertise et les connaissances utiles au territoire dans l’objectif de guider et d’orienter les porteurs de projets.
 


Des stands thématiques ont animé le hall Bérégovoy et une table ronde a favorisé le partage d’expériences. Les cas pratiques et témoignages d’élus ont été nombreux et diversifiés. Patrick Callais, maire du Trait, a présenté un panel de chantiers parmi lesquels un projet d’habitat inclusif. Agnès Laloi, maire de Saint-Laurent-en-Caux, a évoqué 14 actions proposées par un bureau d’études. Elle était assise aux côtés de Valérie Lopes. Cette architecte-conseillère de la CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement) de la Seine-Maritime l’a accompagnée sur le terrain pour visualiser des réalisations concrètes et ainsi définir au mieux ses attentes. Jean Delalandre, maire de Duclair, a parlé de la réhabilitation de l’ancienne école des garçons en centre de rencontres culturelles, tandis qu’Eddie Facque, maire de Flocques, a présenté la création de cinq mares liées par des noues (fossés) en réponse à un problème de ruissellement entraînant des inondations. Une opération valorisée par la création d’un sentier qui offre aujourd’hui quatre kilomètres de promenade au contact de la biodiversité.
 
À l’échelle communale, intercommunale ou départementale, le dynamisme s’exprime aux quatre coins de la Seine-Maritime et la collaboration des collectivités et partenaires institutionnels permet aux petites villes de réinventer demain.