La tour des Archives est riche de 37 kilomètres linéaires d’histoires qu'elle conserve précieusement entre ses quatre murs de béton armé, dont elle offre aujourd’hui les façades pour en écrire de nouvelles.  

On la voit de loin avec ses 104 mètres de haut. Posée sur le bord de la Seine, elle seconde de quelques dizaines de mètres sa voisine d'en face, la cathédrale Notre-Dame, au palmarès des points culminants de Rouen. Depuis son inauguration en 1965, la tour des Archives départementales multiplie les occasions de se rendre utile. Elle sert de point de repère pour trouver l'Hôtel du Département qui se niche à ses pieds, offre un panorama exceptionnel sur Rouen et ses alentours aux photographes accrédités à atteindre son sommet et, depuis 2007, sert de toile à des expositions d'oeuvres géantes et de porte-drapeaux pour honorer, rendre hommage, fêter, commémorer de nombreux événements qu'elle rend visibles à tous et sur des kilomètres.

Et la lumière fût...

Avec sa structure massive composée de matérieux robustes, la Tour en impose. Une silhouette carrée héritée de son style architectural dit "brutalisme" qui a bénéficié d'un relooking entrepris par la société Neo Light fin 2006. Spécialisée dans la mise en lumière de patrimoine, elle lui dessina un habit sur-mesure digne des plus grandes divas. Près de 7 800 DEL (diodes électroluminescentes) ont été installées, répartis sur les lucarnes des étages des façades nord et sud. Sur sa façade ouest, un système vidéo posé sur la terrasse du bâtiment principal de l'Hôtel du Département permet de projeter des images pouvant atteindre 50 mètres de hauteur et 24 mètres de largeur. Trônant à son sommet, 14 projecteurs de 150 watts équipés de 12 lentilles fresnel 30° et de 6 lentilles fresnel à 80° terminent de transformer, en quelques mois, la quinqua austère en reine de la nuit. Une création pour laquelle la société Neo light recevra le premier prix de la 20e édition du concours “Lumières” du Serce (Syndicat des entreprises de génie électrique et climatiques) en 2008.

Le 12 mars 2007, la Tour offre sa première représentation au public en projetant une bibliothèque géante sur sa façade, et une cascade de lumières bleues sur ses flancs. Un dispositif technique piloté par deux ordinateurs permet d'imaginer des scénographies à l'infini. Si elle s'imposait déjà par sa taille, la tour s'offre depuis une dimension supplémentaire. Les couleurs qui animent le bord sud de la rive rouennaise changent au rythme des événements que l'histoire moderne écrit. De joies pour fêter par exemple la victoire de la France lors de la Coupe du Monde de football en 2018, de tristesse et d'indignation lorsque le 18 novembre 2015 elle enfile le drapeau tricolore en hommage aux victimes des attentats de Paris, mais d'espoir surtout. Rose pour la lutte contre le cancer du sein, arc-en-ciel en soutien à la communauté LGBT, bleue pour le Droit des enfants, en 3637 pour encourager les dons lors du Téléthon... sa garde-robe défile au rythme des Journées internationales et des campagnes solidaires et fait de la tour un porte-drapeau parfait pour mettre en lumière les causes auxquelles le Département souhaite témoigner son soutien.

Time-laps réalisé lors de la Semaine européenne en mai 2017

Consommation tamisée

Plus ça brille et plus c'est cher ? Faux. Enfin, tout du moins pour ce qui concerne la Tour dont l'éclairage coûte moins de 5 € de l'heure. En effet, à durée égale, la consommation totale du bâtiment correspond à celle d'un pavillon de 100 m2 de 4/5 personnes et l'illumination d'une façade à celle de deux fers à repasser. 

La tour en chiffres

• 1965 : année de son inauguration
• 104 : sa hauteur en mètres
• 34 : le nombre d'étages
• 7 776 : le nombre de DEL installées sur ses façades
• 4,65 : le coût par heure en € de la consommation de l'édifice lorsqu'il est éclairé
• 37 : en kilomètres, le nombre de mètres linéaires d'ouvrages d'archives que contient la tour