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La Seine… Maritime depuis 70 ans
Publié : Il y a 3 jours
Il y a 70 ans, le 22 janvier 1955, le département changeait de nom, devenant la Seine-Maritime. Un long chemin qui remonte à la Révolution.
En 1790, sous l’impulsion du député rouennais Jacques-Guillaume Thouret, l’Assemblée constituante crée les départements afin de faire table rase de l’Ancien Régime et de réorganiser les territoires. La question de leurs délimitations et de leurs noms se pose alors très rapidement. Plusieurs propositions émergent pour notre département, telle que la « Basse-Seine ». Après de longs débats entre les députés normands, le département de Rouen est appelé la « Seine-Inférieure », nom adopté définitivement en Conseil d’État du Roi le 1er mars 1790. « Inférieure » fait alors référence à la dénomination purement hydrographique de cette partie de la Seine, proche de l’embouchure, par opposition à sa partie supérieure, proche de sa source.
Au cours du XIXe siècle, la question d'un changement de nom refait surface. Après plusieurs tentatives avortées, l’idée se concrétise Après-Guerre, en 1951. « Le qualificatif de inférieure, qui signifie pour nous la position basse et maritime du fleuve, n'est pas toujours interprété géographiquement ainsi par les étrangers, qui le traduisent volontiers par infériorité, déplore alors le député rouennais Georges Heuillard. Cela fait du tort aux exportations ainsi qu’aux productions locales. » En 1923, la Charente-Inférieure a déjà obtenu de se renommer Charente-Maritime, pour ces mêmes raisons. Le projet est alors adopté à la majorité au conseil général. Plusieurs propositions sont déposées telles que « Seine-et-Manche », « Seine-Normande » ou encore « Porte-Océane ». Cette dernière, jugée plus originale que Seine-Maritime, est cependant écartée, en raison du bouleversement qu’elle aurait engendré dans les numéros des départements. Ainsi, c’est « Seine-Maritime » qui est finalement retenu par le conseil général en 1952 et qui entre en vigueur à compter du 22 janvier 1955.
Plus d’infos : www.archivesdepartementales76.net/
Bonus : le début de l'article de Paris-Normandie du 24 janvier 1955, écrit par Jehan Le Povremoyne (consultable aux Archives départementales)
Depuis ce vendredi 21 janvier 1955 anniversaire de la mort de Louis XVI l'histoire du département de la Seine-Inférieure a donc pris un cours nouveau.
D'Inférieure qu'elle était, notre Seine est devenue Maritime.
Qui s'en réjouira davantage : les historiens ou les chansonniers ?
Nous autres, en vérité, nous avons été quelque peu surpris. La nouvelle a éclaté dans la nuit de vendredi à samedi, On ne s'y attendait guère...
Peut-être aussi ne n'agit-il point pour l'opinion publique d'un événement majeur! L'actualité - hélas ! - propose d'autres sujets à notre attention qui ont plus de sévérité que celui-là...
Le plus difficile, c'est qu'il va falloir nous habituer à ce titre tout neuf et d'abord changer toutes nos en-tête de papier à lettres.
A commencer par la Préfecture. De même que nos écoles, les maitres et maitresses vont être tenus de corriger les atlas en attendant que les éditeurs aient eux-mêmes apporté la modification indispensable. (Si ça n'est point déjà fait, moins par prémonition que par le mystérieux courant des renseignements particuliers...)
Pour nous, les journalistes, chargés d'éclairer autant que faire se peut l'opinion, nous nous sommes persuadés qu'il convenait de remonter aux sources.
Ce qui est bien naturel, en somme, puisqu'il s'agit de la Seine, hier Inférieure.
Le coup date de 1879 et vient du Havre. Il faillit même être un coup d'Etat.
Depuis la Révolution et les Lois des 22 décembre 1789 et 8 janvier 1790, qui avaient divisé les provinces en départements et créé des « circonscriptions» à la place des « Généralités », nous étions quelques départements français inférieurs ».
Il ne s'agissait, en tout cas, que d'une appellation purement géographique, découlant de la définition générale du cours "inférieur" d'un fleuve.
N'allons pas dire que les promoteurs de la Seine Maritime ajent ignoré le sens exact de cette dénomination qui n'avait rien d'infamante et ne les accusons point non plus d'avoir ignoré les subtilités de la langue française.
C'est tout au contraire à raison de cette subtilité qu'ils ont bataillé et haussé le ton afin que nous échappions, dans l'esprit national et international, à tout soupçon d'infériorité.
Voilà bien comme il faut comprendre l'agitation des Havrais cent quatre-vingt-dix ans après la Révolution!
Le dimanche 25 mai 1879, un meeting réunissait au Grand-Théâtre du Havre une foule énorme. On l'avait convoquée dès l'avant-veille par voie d'affiches. Un comité d'initiative avait été constitué et présidé par Heuzey. (Jules Ancel devait refuser.) Des invitations avaient été lancées dans tout l'arrondissement, à toutes les notabilités : parlementaires, conseillers généraux, cantonaux et municipaux, maires, etc.
M. Félix Faure, député, mais qui n'était pas encore président de la République (c'était M. Grévy), s'était, le jeudi, rendu à Paris pour alerter lui-même la grande presse et susciter des envoyés spéciaux. De quoi s'agissait-il ?
En 1790, sous l’impulsion du député rouennais Jacques-Guillaume Thouret, l’Assemblée constituante crée les départements afin de faire table rase de l’Ancien Régime et de réorganiser les territoires. La question de leurs délimitations et de leurs noms se pose alors très rapidement. Plusieurs propositions émergent pour notre département, telle que la « Basse-Seine ». Après de longs débats entre les députés normands, le département de Rouen est appelé la « Seine-Inférieure », nom adopté définitivement en Conseil d’État du Roi le 1er mars 1790. « Inférieure » fait alors référence à la dénomination purement hydrographique de cette partie de la Seine, proche de l’embouchure, par opposition à sa partie supérieure, proche de sa source.
Au cours du XIXe siècle, la question d'un changement de nom refait surface. Après plusieurs tentatives avortées, l’idée se concrétise Après-Guerre, en 1951. « Le qualificatif de inférieure, qui signifie pour nous la position basse et maritime du fleuve, n'est pas toujours interprété géographiquement ainsi par les étrangers, qui le traduisent volontiers par infériorité, déplore alors le député rouennais Georges Heuillard. Cela fait du tort aux exportations ainsi qu’aux productions locales. » En 1923, la Charente-Inférieure a déjà obtenu de se renommer Charente-Maritime, pour ces mêmes raisons. Le projet est alors adopté à la majorité au conseil général. Plusieurs propositions sont déposées telles que « Seine-et-Manche », « Seine-Normande » ou encore « Porte-Océane ». Cette dernière, jugée plus originale que Seine-Maritime, est cependant écartée, en raison du bouleversement qu’elle aurait engendré dans les numéros des départements. Ainsi, c’est « Seine-Maritime » qui est finalement retenu par le conseil général en 1952 et qui entre en vigueur à compter du 22 janvier 1955.
À retenir
Une exposition sur les 70 ans de la Seine-Maritime sera proposée le 22 janvier à l’Hôtel du Département. Elle sera constituée de documents originaux : articles de presse, cartes du département, etc.Plus d’infos : www.archivesdepartementales76.net/
Bonus : le début de l'article de Paris-Normandie du 24 janvier 1955, écrit par Jehan Le Povremoyne (consultable aux Archives départementales)
La Seine-Inférieure est devenue, samedi, le Département de la Seine-Maritime
Autour d'un mot ce fut une très longue et pittoresque histoireDepuis ce vendredi 21 janvier 1955 anniversaire de la mort de Louis XVI l'histoire du département de la Seine-Inférieure a donc pris un cours nouveau.
D'Inférieure qu'elle était, notre Seine est devenue Maritime.
Qui s'en réjouira davantage : les historiens ou les chansonniers ?
Nous autres, en vérité, nous avons été quelque peu surpris. La nouvelle a éclaté dans la nuit de vendredi à samedi, On ne s'y attendait guère...
Peut-être aussi ne n'agit-il point pour l'opinion publique d'un événement majeur! L'actualité - hélas ! - propose d'autres sujets à notre attention qui ont plus de sévérité que celui-là...
Le plus difficile, c'est qu'il va falloir nous habituer à ce titre tout neuf et d'abord changer toutes nos en-tête de papier à lettres.
A commencer par la Préfecture. De même que nos écoles, les maitres et maitresses vont être tenus de corriger les atlas en attendant que les éditeurs aient eux-mêmes apporté la modification indispensable. (Si ça n'est point déjà fait, moins par prémonition que par le mystérieux courant des renseignements particuliers...)
Pour nous, les journalistes, chargés d'éclairer autant que faire se peut l'opinion, nous nous sommes persuadés qu'il convenait de remonter aux sources.
Ce qui est bien naturel, en somme, puisqu'il s'agit de la Seine, hier Inférieure.
Le coup date de 1879 et vient du Havre. Il faillit même être un coup d'Etat.
Depuis la Révolution et les Lois des 22 décembre 1789 et 8 janvier 1790, qui avaient divisé les provinces en départements et créé des « circonscriptions» à la place des « Généralités », nous étions quelques départements français inférieurs ».
Il ne s'agissait, en tout cas, que d'une appellation purement géographique, découlant de la définition générale du cours "inférieur" d'un fleuve.
N'allons pas dire que les promoteurs de la Seine Maritime ajent ignoré le sens exact de cette dénomination qui n'avait rien d'infamante et ne les accusons point non plus d'avoir ignoré les subtilités de la langue française.
C'est tout au contraire à raison de cette subtilité qu'ils ont bataillé et haussé le ton afin que nous échappions, dans l'esprit national et international, à tout soupçon d'infériorité.
Voilà bien comme il faut comprendre l'agitation des Havrais cent quatre-vingt-dix ans après la Révolution!
Le dimanche 25 mai 1879, un meeting réunissait au Grand-Théâtre du Havre une foule énorme. On l'avait convoquée dès l'avant-veille par voie d'affiches. Un comité d'initiative avait été constitué et présidé par Heuzey. (Jules Ancel devait refuser.) Des invitations avaient été lancées dans tout l'arrondissement, à toutes les notabilités : parlementaires, conseillers généraux, cantonaux et municipaux, maires, etc.
M. Félix Faure, député, mais qui n'était pas encore président de la République (c'était M. Grévy), s'était, le jeudi, rendu à Paris pour alerter lui-même la grande presse et susciter des envoyés spéciaux. De quoi s'agissait-il ?