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Je n'ai jamais fait du vélorail

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Envie de pédaler avec une certaine originalité ? Empruntez une ancienne voie ferrée à bord d’une draisine revisitée pour tester le vélorail, une activité conviviale accessible à tous.
 
Le vélo présente un avantage certain : celui de se pratiquer sur un grand nombre de terrains en fonction de vos envies et des caractéristiques de votre monture. Dans les rues de la ville ou sur les routes de campagne, sur les chemins forestiers ou les sentiers du littoral, il offre une vraie sensation de liberté. Mais saviez-vous qu’il peut aussi partir à l’assaut des rails de chemin de fer ? Ce mariage insolite porte un nom : le vélorail. Dans toute la France, cette activité insolite se pratique sur 52 sites. En Seine-Maritime, deux possibilités s’offrent aux curieux souhaitant tester l’aventure.
Depuis la gare des Loges, descendez tranquillement les cheveux au vent jusqu’à Étretat, sur une distance de 5,2 km, et profitez d’un paisible retour en train touristique. Mais c’est à Saint-Paër que l’équipe de la rédaction a décidé de découvrir le vélorail de l’Austreberthe.
 
Cap sur le hameau « Les Vieux », le long de la route entre Duclair et Barentin. Juste après le pont du même nom, une caravane est installée près de l’ancienne voie de chemin de fer qui reliait en son temps Barentin et Caudebec-en-Caux. Bruno Laugeois, le chef de gare, nous accueille avec le sourire et ne tarde pas à dévoiler son sens de l’humour. Daniel Bachelet, président de l’AGV/VISITER (Association du Gîte du Valnaye / Vallée Itinéraire Seine Initiative Touristique en Roumare) gestionnaire de l’exploitation depuis quelques années, nous honore de sa présence. Plus loin, un troisième personnage flâne et ne tarde pas à venir dans notre direction. Il s’agit de Roland Vigreux, l’homme par qui tout a commencé comme le confie Daniel Bachelet : « M. Vigreux a créé le vélorail dans les années 2000 pour des utilisations très ponctuelles. Il était alors mis en service lors de manifestations solidaires comme le Téléthon et les Virades de l’Espoir. Notre association a repris les rênes pour pérenniser l’activité et l’ouvrir au public. Nous avons donc réalisé toutes les opérations nécessaires pour répondre aux différentes normes imposées et sécuriser le parcours accueillant désormais un trafic plus régulier. Nous proposons 6 draisines de 5 places, construites par nos soins, et 2 autres d’une capacité de 4 personnes. Nous sommes ouverts sur réservation du lundi après-midi au samedi, de mars à octobre ».



Après cette introduction du président, le chef de gare entre en piste pour présenter le parcours et énoncer les règles de circulation. Un trajet de 6 km aller-retour nous attend ; il faudra compter une bonne heure pour en venir à bout. Une petite photo des trois compères et hop, il est temps de monter à bord de la draisine ! On répartit alors les rôles entre les courageux qui pédaleront et les passagers qui se contenteront d’être promenés tels des pachas. C’est promis : on échangera les places au retour pour varier les points de vue.
 
Top départ ! Le paysage commence à défiler tranquillement et le parcours mi-ombragé permettra de trouver un peu de fraîcheur par grand soleil. L’effort mesuré est rapidement encouragé. Dès la première habitation sur notre droite, un habitant affairé dans son potager lève le bras bien haut pour nous gratifier d’un chaleureux salut. Bruno Laugeois nous accompagne exceptionnellement, alliant travail et balade. Il pédale tout en coupant avec dextérité quelques branches qui s’invitent çà et là sur le chemin. « J’ai énormément de boulot cette année avec la météo particulière que nous avons connue. Je veille donc constamment à entretenir le parcours pour que les usagers puissent pleinement en profiter ». Cet ancien exploitant forestier, aujourd’hui salarié de l’AGV, est ici dans son élément et met pleinement à contribution sa créativité et son goût pour le bricolage. « Pas simple de s’occuper de l’herbe entre les rails, alors je suis en train de fabriquer une tondeuse spécifique pour me faciliter la tâche. J’aime beaucoup chiner et je conçois beaucoup de choses de mes propres mains à partir de matériaux de récupération. Ça me fait plaisir, le réemploi est bon pour la planète et ça diminue les coûts pour l’association ». Les panneaux de signalisation réglementaires sont ainsi faits maison, tout comme les plaques de retournement des draisines installées à chaque bout du parcours.



Il est déjà temps de tester cette invention qui permet de tourner sans effort notre belle monture pour entreprendre le trajet en sens inverse. Les premiers deviennent ainsi les derniers, et vice-versa. Le paysage se dévoile sous un nouveau jour avec ce simple changement de perspective. Bruno Laugeois énumère les animaux de la forêt qui peuvent être croisés ici. Ayant toujours des projets en tête pour améliorer l’offre, il pointe du doigt une zone au bord de la voie : « Ici, j’aimerais aménager des tables et des bancs pour offrir la possibilité d’un petit pique-nique à l’ombre ».
Les passagers tranquillement assis sur le chemin du retour se plaisent à admirer les hêtres, charmes et chênes, ainsi que les prairies humides. Ils se laissent bercer par le bruit des roues sur les rails. La végétation se fait moins dense et une douce pente clôture cette sympathique virée. La caravane est là, et les prochains usagers attendent leur tour.
 
Sans prétention et avec beaucoup d’authenticité, le vélorail de l’Austreberthe nous a offert une petite parenthèse en plein air. L’activité conviviale est accessible à tous à un prix très abordable. Pourquoi hésiter ?
 
Pour en savoir plus, consultez cette page.
 
Et si vous êtes plutôt du côté d’Étretat, retrouvez les infos sur une autre formule qui vous apportera une expérience relativement différente.