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Le jardin des sculptures, un lieu insolite

Cet article a plus d'un an et est à considérer comme une archive
©Julien Paquin
Cette semaine, l’équipe de la rédaction vous guide à travers des jardins remarquables de la Seine-Maritime. Aujourd’hui, partez à la découverte d’un endroit pas comme les autres, au château de Bois-Guilbert.
 
À notre arrivée au château de Bois-Guilbert, c’est d’abord Guillaume, sur son fidèle destrier qui nous accueille. Puis 4 femmes formant une ronde, celle des saisons, et un peu plus loin, un loup semble nous observer tandis qu’un penseur, le regard lointain, est assis dans un fauteuil. Nous sommes dans le jardin des sculptures de Jean-Marc de Pas et ici, ce ne sont pas des fleurs qui jalonnent cette promenade poétique, mais des œuvres. « Jean-Marc a tout créé ici. Il a voulu en faire un hommage à la nature. C’est un véritable projet de vie », explique Stéphanie de Pas, l’épouse de l’artiste seinomarin.
 
C’est dans les années 80, alors qu’il n’a que 21 ans, que Jean-Marc de Pas hérite de cette grande bâtisse. Il décide alors de construire de toutes pièces un parc regorgeant de références à la Terre. « Il faut imaginer qu’avant qu’il ne créé ce jardin, il y avait ici un potager, et là quelques moutons, le reste n’était que des terres agricoles », raconte la maîtresse des lieux. Aujourd’hui, ce sont sept hectares d’hymne à la vie et 35 ans d’écriture artistique qui s’ouvrent aux visiteurs. Le jardin est divisé en différentes ambiances et chacune invite à la rêverie : la mare et son île, le cercle des séquoias, l’espace solaire, l’aurore et le crépuscule, et bien d’autres espaces où le temps reprend parfois ses droits. En effet, des tapis de mousse s’installent sur les statues. « Quand j’ai créé ce jardin, j’ai voulu que les sculptures fassent partie intégrante de la nature. En tant qu’artiste, on cherche à donner vie à nos créations et finalement, quand on termine, c’est là que l’objet se fige. Le fait de les exposer dans un jardin plutôt que dans une galerie leur permet de ne pas être immuables, elles changent de couleur en fonction de la lumière, d’aspect en fonction de la pluie », confie le sculpteur.
 
Et chaque œuvre possède son lot de curiosités : dans un pavillon datant de 1625, quatre hommes siègent, il s’agit de Thomas et de Pierre Corneille, de Bernard de Fontenelle et de Pierre le Pesant, tous ancêtres de Jean-Marc de Pas. Un peu plus loin, un couple part en virée à bord d’un drôle de véhicule : l’homme est en fait le grand-père de l'artitiste, Etienne d’Arboval, un ingénieur qui avait créé des voitures à phares tournant. Cette sculpture le représente partant en voyage de noces avec son épouse à bord de l’un de ses modèles, la Pégase, conservée encore aujourd’hui dans le domaine et exposée lors d’événements au château.

 

Et lorsque l’on se dirige vers la mare, on peut croiser le regard de Charlotte Corday, prête à assassiner le révolutionnaire Jean-Paul Marat. Plus loin, amusez-vous à chercher le visage de Laetitia Casta, qui servit de modèle au sculpteur. Enfin, après avoir cherché votre chemin dans le labyrinthe, vous arriverez au centre du Jardin du Cosmos. Comme Paul, 12 ans, qui vient souvent avec ses grands-parents : « ce que je préfère dans ce jardin, c’est le labyrinthe, je le fais à chaque fois que j’y viens. J’aime aussi aller du côté de la mare, je m’amuse à chercher les grenouilles et les tritons. »
 
Finalement, que l’on soit petit ou grand, le jardin des sculptures de Bois-Guilbert est une véritable incitation à la rêverie, à la détente et où la nature a su garder ses droits, au milieu d’une multitude d’œuvres d’art qui invite chacun à se remettre en question sur sa place dans le monde.
 
En fin d’après-midi, n’hésitez pas à faire un détour par l’atelier de l’artiste qui vous ouvrira les portes de son antre et vous racontera bien volontiers son amour pour la sculpture « C’est un art qui permet de faire travailler l’esprit et les mains. Mon travail est très lié à l’humain et à la nature et bien souvent à la femme dans le sens où la nature est souvent représentée par une figure féminine. Prenez Gaïa, la terre mère, qui a une place importante dans le jardin. Mais nous avons aussi les déesses des quatre saisons, les femmes des cinq continents et bien d’autres. Mes sculptures parlent de notre relation au monde, j’y mets toute mon énergie », conclut l’artiste.
 

Le jardin des sculptures est ouvert tous les jours, de 14h à 18h du 1er avril au 15 novembre (et de 10h à 13h et de 14h à 18h en juillet et en août).
Du 16 novembre au 31 mars, du lundi au vendredi, de 14h à 17h, le week-end sur rendez-vous.
Profitez également des nombreuses activités et ateliers proposés. Plus de renseignements sur le site du jardin des sculptures.

Le lieu est partenaire de l’opération Jardins secrets, organisée par le Département. Inscrivez-vous en ligne sur cette page pour obtenir votre Pass Jardin et bénéficier d’une entrée gratuite pour une entrée achetée.