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Derrière l'aide alimentaire, les bénévoles de l'ombre
Publié : Il y a 11 mois
Secours populaire, épicerie, centre social : les bénévoles de ces structures travaillent d’arrache-pied tout au long de l’année pour aider les personnes en difficulté. Leurs missions, les liens avec le Département et les bénéficiaires sont mis en lumière au cours d’une série d’articles et de podcasts à venir. Aujourd’hui : la Banque alimentaire.
Comme chaque matin, au dépôt de la Banque alimentaire situé sur la zone d’activité du Houlme, près de Rouen, une cinquantaine de bénévoles s’active depuis 7 heures. Un camion rentre de la « ramasse », la tournée des chauffeurs partis récupérer les invendus qu’il faut maintenant décharger. En binôme avec Yves, accompagnateur, Bernard, bénévole depuis 12 ans, affiche fièrement ses 84 ans : « Je viens ici tous les mercredis matin pour cette tournée d’une dizaine de magasins, de Rouen à Pavilly ». Les produits seront ensuite triés en fonction de leur nature, frais ou secs, de leur date de péremption avant d’être stockés en attendant la distribution. « Il y a toujours quelque chose à faire », reconnaît Christopher, 19 ans, en service civique. Aujourd’hui à la préparation des colis, il travaille aussi bien au tri, à la décharge des camions et demain, il se rendra dans les écoles pour sensibiliser au gaspillage alimentaire.
Jour après jour, au rythme des camions, le ravitaillement fonctionne ainsi en continu ; mais autant de denrées quittent le dépôt pour satisfaire les besoins toujours croissants des associations. Ajuster en permanence les stocks aux demandes, c’est l’exercice d’équilibriste auquel Christine Robyn, présidente de la Banque alimentaire de Rouen et elle-même bénévole, doit se livrer au quotidien avec ses 9 salariés et l’équipe des bénévoles. Entre les contraintes d’hygiène, de traçabilité, la gestion des chambres froides... « C’est une véritable PME à gérer ! »
La spécificité des Banques alimentaires réside dans l’absence de lien direct avec les bénéficiaires. Le concept inspiré des "food banks" américaines fut importé en France en 1984 par un responsable d’agence bancaire, Bernard Dandrel, avec cinq associations caritatives (le Secours Catholique, Emmaüs, l’Armée du Salut, l’Entraide d’Auteuil et l’Entraide protestante) désireuses d’agir face au constat du gaspillage. Depuis, le cercle s’est élargi : centres communaux d’action sociale, associations d’entraide, épiceries sociales… Ce sont quelque 80 structures qui se fournissent actuellement à l’antenne de Rouen pour 3 000 tonnes de produits distribuées par an et une trentaine au Havre avec 1 400 tonnes écoulées.
Côté grand public, c’est surtout la grande collecte d’hiver organisée fin novembre à l’échelle nationale dans la grande distribution qui a fait connaître la Banque alimentaire. « Mais en réalité, les dons des particuliers ne couvrent qu’environ 5 % des besoins », tempère Gilbert Bellet, président de la Banque alimentaire du Havre et du groupement des cinq Banques normandes. La majorité des denrées vient des surplus de l’industrie agroalimentaire et d’appels d’offres passés à l’échelon européen dans le cadre du Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis (FEAD). Plus à la marge, la « ramasse » des invendus permet quant à elle de tisser des liens et d’impliquer le commerce local ; et certains producteurs ou agriculteurs contribuent à l’apport en produits frais par des dons en nature. Enfin, les Banques alimentaires peuvent toujours procéder à des échanges entre elles pour varier leur approvisionnement.
« La problématique de la Banque alimentaire aujourd’hui est triple : moins de ressources, moins de bénévoles et plus de bénéficiaires », résume Christine Robyn qui a observé de son côté une augmentation des demandes de 20 % sur les 20 derniers mois tandis que le poids d’un colis moyen à la Banque alimentaire de Rouen passait de 7 kg à 3 kg 400. Parallèlement, beaucoup de bénévoles vieillissent et la relève n’est pas assurée. Même constat au Havre où 51 % des bénéficiaires ont recours à l’aide alimentaire depuis moins d’un an, en majorité des femmes (70 %) et 20 % ont un emploi. Et ici aussi, l’association a peine à recruter des bénévoles sur la durée. Résultat, il faut être sur tous les fronts à l’image de Sylvain Lemaître, vice-président de la Banque alimentaire du Havre mais aussi chauffeur-livreur pour la « ramasse », préparateur de commandes et assistant administratif. « Je suis un peu le couteau suisse ! » confesse-t-il. Il avait connu le réseau en travaillant dans un lycée hôtelier havrais et une fois à la retraite, tout naturellement, il est devenu bénévole : « J’ai toujours eu beaucoup de chance dans ma vie, j’avais envie de renvoyer un peu l’ascenseur ».
Pour contacter la Banque alimentaire de Rouen et sa région
Pour contacter la Banque alimentaire du Havre et de la Pointe de Caux
Comme chaque matin, au dépôt de la Banque alimentaire situé sur la zone d’activité du Houlme, près de Rouen, une cinquantaine de bénévoles s’active depuis 7 heures. Un camion rentre de la « ramasse », la tournée des chauffeurs partis récupérer les invendus qu’il faut maintenant décharger. En binôme avec Yves, accompagnateur, Bernard, bénévole depuis 12 ans, affiche fièrement ses 84 ans : « Je viens ici tous les mercredis matin pour cette tournée d’une dizaine de magasins, de Rouen à Pavilly ». Les produits seront ensuite triés en fonction de leur nature, frais ou secs, de leur date de péremption avant d’être stockés en attendant la distribution. « Il y a toujours quelque chose à faire », reconnaît Christopher, 19 ans, en service civique. Aujourd’hui à la préparation des colis, il travaille aussi bien au tri, à la décharge des camions et demain, il se rendra dans les écoles pour sensibiliser au gaspillage alimentaire.
Jour après jour, au rythme des camions, le ravitaillement fonctionne ainsi en continu ; mais autant de denrées quittent le dépôt pour satisfaire les besoins toujours croissants des associations. Ajuster en permanence les stocks aux demandes, c’est l’exercice d’équilibriste auquel Christine Robyn, présidente de la Banque alimentaire de Rouen et elle-même bénévole, doit se livrer au quotidien avec ses 9 salariés et l’équipe des bénévoles. Entre les contraintes d’hygiène, de traçabilité, la gestion des chambres froides... « C’est une véritable PME à gérer ! »
Lutter contre la précarité
Premier réseau d’aide alimentaire en France, les Banques alimentaires sont implantées en deux endroits de la Seine-Maritime : à l’est, la Banque alimentaire de Rouen intervient sur les deux-tiers est du territoire. À l’ouest, celle du Havre couvre la pointe de Caux. Le réseau fait partie des associations soutenues par le Département, historiquement engagé contre la pauvreté et la précarité alimentaire, et financées pour leur fonctionnement à hauteur de 670 000 € en 2022.La spécificité des Banques alimentaires réside dans l’absence de lien direct avec les bénéficiaires. Le concept inspiré des "food banks" américaines fut importé en France en 1984 par un responsable d’agence bancaire, Bernard Dandrel, avec cinq associations caritatives (le Secours Catholique, Emmaüs, l’Armée du Salut, l’Entraide d’Auteuil et l’Entraide protestante) désireuses d’agir face au constat du gaspillage. Depuis, le cercle s’est élargi : centres communaux d’action sociale, associations d’entraide, épiceries sociales… Ce sont quelque 80 structures qui se fournissent actuellement à l’antenne de Rouen pour 3 000 tonnes de produits distribuées par an et une trentaine au Havre avec 1 400 tonnes écoulées.
Côté grand public, c’est surtout la grande collecte d’hiver organisée fin novembre à l’échelle nationale dans la grande distribution qui a fait connaître la Banque alimentaire. « Mais en réalité, les dons des particuliers ne couvrent qu’environ 5 % des besoins », tempère Gilbert Bellet, président de la Banque alimentaire du Havre et du groupement des cinq Banques normandes. La majorité des denrées vient des surplus de l’industrie agroalimentaire et d’appels d’offres passés à l’échelon européen dans le cadre du Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis (FEAD). Plus à la marge, la « ramasse » des invendus permet quant à elle de tisser des liens et d’impliquer le commerce local ; et certains producteurs ou agriculteurs contribuent à l’apport en produits frais par des dons en nature. Enfin, les Banques alimentaires peuvent toujours procéder à des échanges entre elles pour varier leur approvisionnement.
Des stocks en baisse
Car dans l’idéal, les colis essayent de proposer une alimentation équilibrée et à l’approche des fêtes, on tentera d’améliorer un peu l’ordinaire. Mais tout dépend des arrivages, et depuis quelque temps, les denrées se font plus rares. La gestion optimisée des surplus et paradoxalement les mesures anti-gaspillages, les effets de l’inflation qui ont rendu infructueux certains appels d’offres européens ont pesé sur les stocks.« La problématique de la Banque alimentaire aujourd’hui est triple : moins de ressources, moins de bénévoles et plus de bénéficiaires », résume Christine Robyn qui a observé de son côté une augmentation des demandes de 20 % sur les 20 derniers mois tandis que le poids d’un colis moyen à la Banque alimentaire de Rouen passait de 7 kg à 3 kg 400. Parallèlement, beaucoup de bénévoles vieillissent et la relève n’est pas assurée. Même constat au Havre où 51 % des bénéficiaires ont recours à l’aide alimentaire depuis moins d’un an, en majorité des femmes (70 %) et 20 % ont un emploi. Et ici aussi, l’association a peine à recruter des bénévoles sur la durée. Résultat, il faut être sur tous les fronts à l’image de Sylvain Lemaître, vice-président de la Banque alimentaire du Havre mais aussi chauffeur-livreur pour la « ramasse », préparateur de commandes et assistant administratif. « Je suis un peu le couteau suisse ! » confesse-t-il. Il avait connu le réseau en travaillant dans un lycée hôtelier havrais et une fois à la retraite, tout naturellement, il est devenu bénévole : « J’ai toujours eu beaucoup de chance dans ma vie, j’avais envie de renvoyer un peu l’ascenseur ».
Pour contacter la Banque alimentaire de Rouen et sa région
Pour contacter la Banque alimentaire du Havre et de la Pointe de Caux