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Enjeux de l’eau potable en Seine-Maritime

Publié le 1 juillet 2022

Temps de lecture : 2min

L’eau est l’aliment le plus contrôlé en France. En Seine-Maritime, l’eau distribuée est globalement de bonne qualité mais de nombreuses pressions s’exercent. Cette ressource reste très fragile.

Produire une eau de qualité

Bien que les résultats du contrôle sanitaire réalisés par l’ARS montrent une bonne qualité globale, en 2020, plus de 122 000 seinomarins ont été alimentés par une eau présentant des non conformités récurrentes ou ponctuelles en pesticides (~10% de la population). Les autres paramètres à l’origine de non-conformités sont majoritairement la survenue de turbidité et le monochlorure de vinyle présent dans certaines canalisations.

Cependant ces résultats ne traduisent pas la qualité des eaux brutes (avant traitement) qui reste médiocre sur la quasi-totalité du département. La production d’eau potable nécessite donc souvent un traitement spécifique contre la turbidité ou les pollutions diffuses (pesticides, nitrates). Ainsi ce sont plus des 2/3 des débits captés qui font l’objet de traitement ou de mélange pour assurer la distribution d’une eau conforme. Plusieurs unités de traitement sont aujourd’hui encore en projet.

Ces solutions curatives, coûteuses en investissements et en fonctionnement, s’accompagnent d’actions de sensibilisation des agriculteurs et les autres acteurs du territoire pour réduire la pression polluante sur la ressource.

Entretenir le patrimoine

L’alimentation en eau potable des habitants de Seine-Maritime est assurée par plus de 12 000 kilomètres de réseaux, de nombreux ouvrages de stockage et de traitement de l’eau. Ce patrimoine nécessite un entretien quotidien et engendre des besoins en renouvellement très lourds pour les collectivités.

A ce jour le rythme moyen de renouvellement des réseaux (en Seine-Maritime comme au niveau national) est insuffisant face à leur vieillissement. Ceci préfigure à court et moyen termes une chute des rendements de réseau ainsi que de forts besoins en investissements.

Disposer d'un volume d'eau suffisant malgré le changement climatique

Jusqu’alors relativement peu impactée par les déséquilibres quantitatifs, la Seine-Maritime est aujourd’hui confrontée à un enjeu majeur. Les projections climatiques du GIEC Normand conduisent à anticiper au cours des prochaines décennies une diminution de la quantité d’eau disponible. Les épisodes de canicule et de sécheresse, dont la fréquence et la durée devraient augmenter, risquent par ailleurs de générer des demandes accrues en eau.

En Seine-Maritime on observe déjà depuis plusieurs années une nette tendance à la hausse des déclarations de forages en vue d’un prélèvement d’eau souterraine pour l’agriculture. Le contexte industriel pèse également sur les ressources disponibles et le milieu naturel. A l’échelle nationale et locale, l’adaptation au changement climatique et la gestion quantitative de l’eau est au cœur des priorités.

Sécuriser la production d'eau potable

Plusieurs collectivités envisagent les solutions possibles face à un arrêt d’alimentation de leur ressource principale (pollutions ponctuelles, casse majeure, etc…). En Seine-Maritime, plusieurs secteurs n’ont à ce jour, aucune solution de secours en cas de défaillance du système d’alimentation. Dans l’urgence, les abonnés sont alors privés d’eau potable et les collectivités doivent distribuer de l’eau embouteillée.

Les collectivités doivent également prévenir les actes de malveillance en protégeant l’accès aux systèmes d’alimentation en eau. Certaines élaborent également des plans de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau qui permettent d’établir une stratégie préventive et des procédures à suivre en cas de crise.

Des aides financières et techniques existent pour faciliter la mise en œuvre de ces actions, contactez-nous.